Le reproche fréquemment formulé à l’encontre des identitaires est que leur vision négligerait l’aspect national en faveur de l’aspect régional et/ou continental (civilisationnel). Or ce n’est pas tout à fait vrai, il s’agit en réalité plus d’un « étalement des priorités », et surtout pas en négligeant l’aspect national.
Certes, l’identité d’une région (région au sens large et identitaire, pas qu’administratif) a certainement plus facilement « émergé » historiquement d’un « peuple » local, et parait en ce sens plus vraie, plus légitime, plus intime, mais aussi plus homogène dans la région concernée. Certes, de même, l’identité à l’échelle d’un continent ou d’une civilisation, composée des grandes lignes et des fondements plus que des détails, a aussi ce quelque chose de légitime en ça qu’elle a émergé d’un peuple (à plus grande échelle spatiale et temporelle), et est différentiable des autres civilisations. Un pays, par contre, ou une nation, peut avoir évolué plus intensément au fil du temps, à coup de conquêtes ou de perte de territoires, d’acquisitions, de scissions, d’unions, de changements brutaux, etc.
Il en résulte une apparence qui peut se rapprocher d’une mosaïque créée à posteriori et donc moins d’une identité spontanée. D’une mosaïque de régions, de cultures et de langues qui sont des sous-aspects de la civilisation continentale (on retrouve encore la région et le continent) rassemblés en sachets à posteriori. Cela n’est pourtant qu’approximatif et même insuffisamment vrai : influencées par les sous-cultures autour desquelles elle a été créée volontairement parce qu’elles se ressemblaient, et existant parfois depuis des temps immémoriaux, les nations actuelles possèdent en fait une identité propre et assez précisément discriminable par rapport aux autres nations. En effet, lorsque l’on compare deux nations d’une même civilisation (par exemple deux pays d’Europe) entre eux, ce sont d’abord tous les aspects spécifiques de chacun des pays qui nous apparaissent. On reconnait facilement un allemand d’un français ou un italien d’un anglais, mais il faut se pencher de près pour reconnaître un bavarois chez l’allemand du point de vue du français ou un landais chez le français du point de vue de l’italien.
Il y a donc bien une différence identitaire sensible entre nations comme il y en a entre régions et civilisations. Ceci nous amène à la célèbre mise en abîme identitaire habituellement mal comprise par les nationalistes : la notion arborescente de Région-Nation-Civilisation. L’identitaire conçoit en fait autant l’importance de l’identité d’une région et d’une civilisation que celle d’une nation, même si certains individus peuvent se revendiquer plus régionalistes que nationalistes, ce qui, au final, ne dépend de rien d’autre que de l’individu lui-même et en rien de l’identitarisme en général. L’identitaire conçoit donc, en général, la nation elle aussi de manière fondamentale et tout autant à préserver. N.B. : que l’on s’entende bien cependant, il ne s’agit pas de ne pouvoir qu’être un tiers ceci, un tiers cela et un tiers le reste, ou un quelconque pourcentage, mais bien de pouvoir être et se revendiquer à cent pour-cent de chaque, un peu comme le Christ n’est pas compris comme un « cinquante-cinquante » mais entièrement Dieu et entièrement Homme.
L’identitaire va même parfois plus loin puisqu’il peut parfois accuser l’actuelle Union Européenne de Bruxelles de favoriser le régionalisme au mépris des nations. Fractionner à nouveau les nations en régions, afin de détruire les revendications nationalistes et surtout diviser les pouvoirs nationaux, quelle idée plus efficace en effet pour asseoir un peu plus un pouvoir supranational ?
Concernant l’Europe, à la base, l’identitaire n’est pas contre une union des européens, mais bien évidemment pas à la manière de l’UE de Bruxelles. Sa vision n’est pas mondialiste, économique et dissolvante, dominatrice et supranationaliste, mais simplement la vision de la reconnaissance des nations par leur alliance plus que par leur fusion, et de la civilisation européenne par l’expression de ses différents acteurs pour ce qu’ils sont. L’Europe comme une civilisation et une garantie de la pérennité de ses spécificités, dont font fondamentalement partie les nations comme les régions.
A.C.M.
Mon Europe à moi, c’est De Gaulle et Adenaueur qui vont prier « la mano en la mano » dans la Cathédrale de Reims, ce n’est pas Kohn-Bendit et ses copains verdâtres qui veulent remplir l’Allemagne de Turcs pour mieux gagner les élections …
Ma France à moi, c’est la Vendée, c’est pas Valmy …
Ma France à moi, c’est Duguesclin le Breton et D’Artagnan le Gascon, Jeanne la Lorraine et Jacques l’Angevin.
Ma France à moi, c’est le Baptême de Clovis et les Sacres de Reims et pas la soi-disant fête de la soi-disant fédération d’une soi-disant « grande nation » qui s’autodétruit en grand, et part détruire l’Europe en suivant …
Mon Europe à moi, ma France à moi, c’est Charlemagne, c’est pas Napoléon ; c’est Charles Martel, c’est pas Abdelrahman ….
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