Au sein des peuples homogènes, les ressentis vis à vis de la nation, de la terre et de la communauté sont simples et naturels, du moins jusqu’à ce que n’arrivent des variantes trop extrêmes ou que les mots tels que nationalisme ou peuple autochtone ne deviennent péjoratifs. La notion de terre et de pays se ressent généralement tout naturellement comme un sentiment de maison, tandis que la communauté, les semblables, se ressentent comme un sentiment de famille. Cette grande maison et cette grande famille à laquelle on se sent appartenir tout naturellement, tout comme une maison de famille a pu appartenir aux générations précédentes, à nos parents et aux leurs, voir grandir et mourir ses membres, passer les générations d’une continuité, abriter sa culture et ses particularités, et recevoir des amis en visite. Bref, un foyer, auquel on est attaché de naissance.
Cette notion de foyer a plusieurs implications et effets naturels importants sur le comportement et le vécu de ses habitants. Et plus intéressant encore, nous verrons que la biologie a récemment démontré l’importance du groupe ethnique sur le moral, la confiance et l’altruisme, comme j’ai pu le découvrir à posteriori de la rédaction de cet article.*
Tout d’abord, une famille, un foyer, peut accueillir des visiteurs avec plaisir et ouverture (touristes, etc.), et de temps en temps de nouveaux membres étrangers. Mais à l’instar d’un foyer, un grand nombre d’inconnus débarquant ne pourra qu’induire un effet de crispation et de crainte, une arrivée massive impliquant fatalement à terme une menace pour la culture de la maison et pour sa maîtrise, puisque une fois une certaine densité atteinte, toute communauté devient auto-suffisante et n’a plus besoin de s’intégrer : elle conserve donc ses mœurs, ses us et coutumes, et peu importe la culture initiale du foyer. Personne ne désire voir sa famille et sa maison soudainement envahies par d’autres personnes qui respectent de moins en moins les lieux et les habitudes du foyer. Si la sensation de foyer est plus diffuse à l’échelle d’un pays, même suffisamment homogène, elle possède tout de même à peu près cette expression, très humaine au demeurant.
D’autre part, on sait bien ce qu’engendre un foyer soudé ou un peuple homogène. Chacun, à peu de choses près, partage les mêmes règles et habitus, et un étranger isolé n’a pas d’autre choix que de s’assimiler au mieux. Chacun partage les mêmes notions ancestrales et la même histoire (les même « pères » et leurs mêmes réalisations), ainsi le respect pour l’histoire, la culture, le lieu en lui-même et la continuation des traditions, adaptées au monde moderne, coulent de source, sans qu’il ne faille trop légiférer ou théoriser. Ainsi en est-il du respect civique et relationnel profond des Japonais et de la propreté absolue, symptomatique, de leurs rues, pour ne citer que cet exemple. Un civisme suprême qui y règne. Bloquez la gauche d’un escalier mécanique à Tokyo, vous verrez le regard des gens sur votre personne ! A ceci s’ajoute un autre aspect fondamental : une forme d’union nationale, de patriotisme sincère, non pas lourdingue ou chauvin, mais de cœur, c’est à dire une forme de fierté nationale qui fait que lorsqu’un événement touche le pays ou la civilisation on se sent sincèrement touché nous aussi, et l’on sent le reste des membres vibrer en accord. Car on touche la même corde, celle qui remonte les siècles. (on pense à la Manif-pour-tous qui ne rassemble pratiquement que des autochtones malgré Frigide Barjot et ces incessants appels du pied en particulier vers les communautés musulmanes). On retrouve ainsi un individualisme nettement plus faible, et au contraire une forme de sensation fraternelle bien meilleure, qui coule de source, presque familiale, engendrant de fait respect, civisme, entraide, expressions amoindries de la délinquance et de la haine, et chose extrêmement importante : confiance. Confiance envers l’autre, envers le reste de son foyer national. Bien sûr tout n’est pas aussi manichéen, mais il s’agit d’une tendance forte. Ainsi pouvait-on encore garder ses clés sous le paillasson dans les années 1950 à Paris. Ainsi les églises étaient-elles encore ouvertes n’importe quand à n’importe qui. Ainsi pouvait-on laisser traîner quelque-chose sans que ceci ait une espérance de tranquillité inférieure à une heure.
Une nation au contraire déstructurée, où des communautés très différentes cohabitent tant que possible, est fondamentalement plus individualiste. En effet, chacun a son histoire, et beaucoup en ont une qui ne se rapporte même pas au pays en question. Beaucoup viennent d’un autre foyer lointain et souvent regretté. Et comme chaque voisin est différent, on ne se reconnait plus en personne, hormis dans sa petite communauté. Il s’agit d’un entrelacs de cordes qui viennent de partout s’emmêler en quelque chose qui ne peut plus vibrer d’unisson. Aucune nation multiculturelle n’est réellement stable. Chaque communauté est sans cesse sur la défensive (surtout certaines, vous me direz), et beaucoup de tensions existent entre celles-ci. Aux USA, pays multiculturel par excellence, les groupes de communautés se rassemblent par quartiers, parfois par clans, et se font la guerre à petit feu. Et parfois tout feu tout flamme, lors de gigantesques émeutes raciales, ce qui est en train de naître en Europe (Londres et Paris notamment, mais pas seulement). Les USA sont une nation forte et puissante uniquement grâce à la masse consommatrice qu’elle possède ou qu’elle engendre. Partout sur Terre, le concept multiculturel engendre le multi-communautarisme, le concept multi-racial le multi-racisme, à fortiori entre certaines ethnies ou cultures. L’Homme est un grégaire sélectif, qui recréé plus ou moins des peuples homogènes à l’échelle de communautés. Il a besoin d’un foyer charnel, rassurant, qu’il comprenne. Sinon il devient une statistique déshumanisée, égoïste, individualiste et relativiste. Comme le dit si bien Claude Levi-Strauss : « Les cultures existent et se renouvellent en collaborant les unes avec les autres, mais elles ont besoin, pour exister et se renouveler, de disposer en quelque manière d’une base de repli identitaire à partir de laquelle elles affirment une singularité qui parait s’opposer à l’ouverture vers l’extérieur […] » et « La civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition de cultures, préservant chacune son originalité. »
Les peuples homogènes sont aussi un pouvoir de résistance économique. Ainsi en est-il de l’Inde indo-européenne ou du Japon. Il ne viendrait jamais à l’idée de l’un d’eux de ressentir un soudain « besoin de diversité ». L’enracinement d’une culture est une protection face à la mondialisation, pour deux raisons. D’abord, les particularismes identitaires protègent des assauts homogénéisant de la mondialisation, préservant la culture locale, et donc les producteurs locaux, et donc l’économie locale (qu’elle soit à l’échelle d’une ville ou d’un pays). Ensuite, elle constitue une particularité culturelle. Or, la particularité culturelle est ce qui intéresse le reste du monde. Le touriste ou le consommateur étranger est forcément intéressé par la découverte d’une autre culture, car celle-ci a quelque chose de différent de la culture universelle jetable et homogène, quelque chose d’original et d’intéressant à offrir, faisant ainsi marcher l’économie en respectant la culture.
Les peuples homogènes et les cultures fortes ont aussi un autre avantage à l’échelle internationale. Un peuple historique et fier de ses racines peut réellement dialoguer et échanger avec les autres cultures fortes telles que la Chine (hors Chine économique) ou le Japon, car celui-ci a encore quelque chose à partager et est sur un pied d’égalité, tandis qu’un vague pays mondialisé fera plus l’effet d’un imbroglio indistinct, d’une soupe de statistiques, et finalement de variables économiques et financières.
La biologie a récemment démontré à travers différentes études que ces notions de foyer et les ressentis qui en découlent ne sont pas qu’une construction de l’esprit, qu’un ultime piolet auquel se raccrocherait le nationalisme charnel ou l’identitarisme avant d’être désavoué, mais sont au contraire issus d’un phénomène naturel et effectif à part entière possédant différentes implications physiologiques. Il a en effet été démontré que l’ocytocine, hormone qui intervient notamment dans le rôle de l’attachement (maternel par exemple, mais aussi sexuel, etc.), promeut l’ethnocentrisme chez les humains, c’est à dire le réflexe de mieux considérer sa propre ethnie par rapport aux autres, de s’y sentir mieux et plus attaché, de la préférer aux autres, pouvant engendrer d’un côté de la xénophobie, mais apportant aussi de l’autre une plus forte propension à la coopération au sein d’un groupe et une plus grande générosité. Tout ceci, confiance, bien être, altruisme, préférence pour un groupe et coopération au sein de celui-ci et pour celui-ci corroborant mes hypothèses précédentes. Il a même pu être démontré que concernant la reproduction, nous étions plus facilement attirés par des personnes de sa propre ethnie, corroborant là aussi certaines de mes autres hypothèses, la variabilité génétique étant largement suffisante au sein d’un même groupe ethnique. Ces phénomènes sont naturels : pour la survie d’un groupe, le réflexe de l’homme, comme de l’animal (surtout social, tel que le loup), va être de préférer et de favoriser sa propre appartenance. Cela ne signifie en rien qu’il faut rejeter les autres ou moins les respecter, ni ne plus faire d’effort d’entraide et d’ouverture. Non, cela signifie cependant simplement qu’il est de loin meilleur pour l’être humain de vivre au sein d’une communauté homogène, la sienne, et qu’il est très difficile d’être un élément étranger à celle-ci. Beaucoup de peuples asiatiques l’ont compris et perpétuent ainsi une nation forte et unie. Un peuple en bonne santé morale et économique peut ensuite envisager d’aider les autres, en venant à eux, généreusement, plutôt qu’en les déracinant tous.
Mise à jour juillet 2014 : une nouvelle étude publiée récemment démontre que, outre l’aspect culturel, l’on choisit ses amis préférentiellement parmi des personnes génétiquement proches (et donc ethniquement proches). Voir lien en fin d’article.
Et l’on nous reproche de manquer de diversité. Non, désolé, mais une culture civilisationnelle aussi forte, créative, puissante et diversifiée à l’échelle Européenne que la nôtre ne peut avoir besoin d’une perfusion continue de diversité, comme une léthargique ou une comateuse en auraient la nécessité. C’est insultant. Cela ne viendrait jamais à l’idée d’un Japonais par exemple. Ce ne sont là que paroles de quelques lobbys financiers, qui, craignant une baisse du nombre de consommateurs de masse par la baisse de la démographie, poussent sans cesse à « toujours plus », peu importent les ressources de la planète, et qui de plus s’aménagent un terreau plus favorable à une consommation mondialisée à travers des groupements humains déracinés ouverts à la « culture de partout et de nulle part », et peu importe l’impact sur les vieilles nations.
* Merci au blog Identitas et son article sur le lien entre ocytocine et ethnocentrisme.
A.C.M
Etude « L’ocytocine promeut l’ethnocentrisme » Etude « L’ocytocine augmente la générosité entre humains« Etude « Les hommes sont plus attirés par les femmes qui leur ressemblent » Etude « On choisirait ses amis parmi des personnes génétiquement proches »
Ping : La richesse du métis… ou la fortune embarrassante. | L'Identitaire