L’Homme, un grégaire sélectif

L’Homme, un grégaire… sélectif. Les distances culturelles.

Ici la question ne sera pas de débattre à propos d’une quelconque hiérarchisation des cultures, question par trop ethnocentrique et périlleuse. Il s’agira simplement de se demander à quel point il existe un écart (une somme de différences plus ou moins définie, à tous points de vue) entre les cultures à travers les différentes échelles de la société où l’homme se rassemble, forme des groupes, et si l’homme est en mesure de vivre dans une monoculture, une culture unique mondialisée.

L’homme, civilisé ou non, est en moyenne un être grégaire, qui s’assemble en groupes et en sociétés. On sait cependant bien que les hommes ne s’assemblent pas au hasard mais se rassemblent le plus souvent par affinités et par ressemblances originelles. Cette constatation simple n’implique aucune ségrégation, aucun rejet, ni aucun manque d’ouverture vers l’extérieur. Il s’agit simplement de l’une des manifestions les plus simples et les plus naturelles de chaque personne et personnalité, celle qui découle du besoin de se sentir rassuré par un milieu dont on se sent plus proche, que l’on connait et que l’on comprend mieux qu’un autre. En ouvrant un œil sur la société il est simple de constater que ce phénomène se manifeste dans tous les domaines et à toutes les échelles. Il est d’ailleurs ainsi possible d’établir différentes échelles pour lesquelles ce phénomène est effectif et que chacun traverse au long des jours. « Qui se rassemble s’assemble » a beau être une expression courante, simpliste et lâchée à tout va, elle n’en est pour autant pas dénuée de fondements, comme bon nombre de dictons populaires. Il va de soi que les différents exemples suivants n’ont pas de valeur absolue et que l’exception et la nuance existent partout, mais qu’il s’agit tout de même d’aspects relativement généralisables, sans quoi aucun travail d’étude n’est réellement possible.

A petite échelle sociale, des groupes se forment perpétuellement. La plupart des gens se sentent avant tout comme faisant partie de leur groupe familial, groupe pour lequel il faut généralement correspondre suffisamment à une certaine image et faire ses preuves pour entrer. Un cercle familial est généralement faiblement multiculturel et représente généralement un groupe humain soudé par des racines familiales autant que culturelles très proches. On sait tous trop combien la moindre différence morale, politique ou autre peut faire éclater un cercle familial : ses membres, à l’échelle la plus petite de cette étude, se doivent d’être très proches sur de nombreux aspects afin de rester soudés. Dans les familles très soudées incluant un ou plusieurs membres de culture ou d’idéologie très éloignée, le ou les membre(s) en question est/sont généralement et très adapté(s), et très respectueux du cercle familial original pour que cela fonctionne. Le cercle d’amis, moins puissamment intime et situé à un « échelon » puis lointain que le cercle familial, accepte plus de variations et de distances culturelles, mais conserve néanmoins les mêmes règles théoriques.

En parallèle donc de la famille ou à l’échelon suivant, les gens se sentent éventuellement partie intégrante d’un cercle d’amis qu’ils ont à la fois choisis sur différents critères de compatibilité (culturelle, morale, intellectuelle, curiosité, etc…) mais qui sont aussi en partie conditionnés par le lieu de rencontre. Il s’agit rarement (sinon jamais) d’un lieu réellement neutre. De fait, se faire par exemple des amis dans un club d’une activité que l’on aime n’est pas neutre du tout puisque l’on partage déjà probablement au moins ce centre d’intérêt, et potentiellement incidemment une personnalité et une culture un peu plus proche, amenant à ce type d’activité plutôt qu’à un autre. Il en est de même pour un cercle de collègues au travail, avec qui l’on partage au moins un vécu, etc. Se faire par contre des amis à l’école, par exemple, semble à priori neutre mais ne l’est en fait pas totalement si l’on se place à plus grande échelle : l’école en question est à la fois située dans le même pays, possédant ainsi une même culture et généralement une même ethnie de base, mais également dans la même ville et parfois le même quartier, réduisant ainsi le panel d’éloignement culturel des amis potentiels.

A un échelon suivant, les gens se sentent assez souvent comme partie intégrante d’un quartier. Cette fois il n’est plus nécessaire d’apprécier et de se sentir proche de tout le monde, et au sein du quartier se forment en fait des sous-groupes, qui ont en commun le sentiment d’appartenance au quartier (parfois d’une rue) mais ne fusionnent pas totalement.

A l’échelon suivant on se sent souvent appartenir à une ville (de naissance, de cœur, de résidence principale…). Qui ne se sent pas un peu aventurier et fier d’être malouin ? Qui ne retire pas un peu de fierté de sa ville natale ou de cœur ? Combien de personnes vibrent pour leurs équipes de sport respectives, ou autre ? A une époque où exprimer son attachement à une nation est devenu tabou les gens expriment toujours plus leur appartenance aux villes et régions, signe de ce besoin permanent d’appartenance qui agit comme un repère structurant.

Il y a potentiellement tout un tas d’échelons entre la ville et la région (aire urbaine, conté, petit coin de nature, département…) mais cela coule de source et il n’est pas utile de détailler. La région vient donc ensuite, avec sa variante culturelle propre. Avez-vous déjà compté le nombre de « A l’aise Breizh » et autres équivalents collés aux fesses des voitures bretonnes ? Sans parler des signes corses pour les insulaires, de croix cathares, … et même Guadeloupe et Martinique ? Il s’agit là de marqueurs identitaires dans leur plus pure expression, que la personne soit de gauche ou de droite, ou d’un extrême ou d’un autre, à l’origine c’est sans rapport. Il s’agit d’un unique mais parlant exemple des symptômes du besoin d’appartenance identitaire là où il peut encore s’exprimer sans crainte.

A l’échelon du pays ou de la nation les choses sont censées être identiques à l’origine, l’expression du sentiment national a toujours été un point parmi les autres sur cette courbe continue. Simplement, son expression est devenue bien plus tabou aujourd’hui. Les gens, lorsque catapultés ailleurs ou lorsque pris dans une masse de cultures multiples, se rapprocheront cependant plus spontanément d’une personne de leur culture nationale, avec qui ils partagent logiquement de nombreux points communs (historiques, culturels, clichés, etc…), un vécu proche ainsi qu’un « passé ancestral » commun, des expressions, habitudes, etc., qui confinent pour partie à l’inconscient – comme la science le révèle de plus en plus – mais qui influencent toujours un peu plus vers ce type de rapprochements.

Il s’agit ainsi parfois de phénomènes de mise en commun forcées (naissance, culture…) ou choisies (club, équipe, personnalité, déménagement…), mais finalement la plupart des mises en commun choisies sont en fait elles aussi dépendantes des différentes origines ethnico-culturelles, morales, intellectuelles, etc., de la personne en question.

L’échelon suivant pourrait considérer l’échelle continentale ou civilisationnelle (Europe). C’est ici qu’est située la frontière primordiale avec les cultures dites extra-européennes. C’est ici qu’est venue se briser l’assimilation puis l’intégration (voir l’article « De l’assimilation à l’intégration, puis de l’intégration à plus rien »). C’est ici que l’on constate une différence majeure entre les immigrés d’origine culturelle européenne et chrétienne, qui s’adaptent généralement extrêmement rapidement et sont fondus dans la masse dès la deuxième génération, et les cultures extra-européennes (à fortiori islamiques, lourde différence supplémentaire) qui s’adaptent beaucoup plus difficilement et souvent très partiellement et dont les générations suivantes font parfois preuve d’une intégration encore inférieure à leurs ainés (influencées pour partie par l’ethnie qui a pour effet d’être un marqueur continu au-delà des générations, qui ne s’efface pas ou peu contrairement aux européens pour lesquels les différences sont faibles).

J’ai précisé au début de cet article que rien n’était absolu et que les exceptions et les nuances existent et c’est un fait. On remarque par exemple que certains rapprochements peuvent en effacer d’autres, lorsque par exemple plusieurs cultures éloignées sont rapprochées par le point commun d’un centre d’intérêt ou d’une intégration réussie au sein d’une famille. Cela n’efface cependant bien évidemment pas le reste et ne fait que passer au-delà, et le reste de l’intégration et du rapprochement restent par définition un peu plus fragiles et compliqués, sans que les choses ne soient forcément impossibles.

Amusons-nous à présent à songer à des échelons supérieurs. On sait que chaque humain se sent aussi partie intégrante de l’espèce humaine, c’est évident, donc à l’échelle de la planète entière, cette fois au-delà des nations. On voit pourtant la mosaïque en dessous de continents, d’ethnies, de civilisations, de cultures, de nations, de peuples, de régions, de villes, etc., en quoi l’homme ne peut s’empêcher de se catégoriser et autour de quoi il met donc de petites frontières (virtuelles ou non), nécessaires à la définition de l’objet, à sa non-absolue relativité. (« Relativité absolue », sympathique oxymore) Qu’en serait-il ainsi si une civilisation extraterrestre avancée venait alors soudain nous rencontrer et passer un peu de temps auprès de nous, toute différente qu’elle serait « ethniquement », culturellement, etc. ? L’humain alors se sentirait encore plus humain, encore plus uni au sein de son espèce, pour le meilleur ou pour le pire il se sentirait humain au-delà des nations, au-delà des frontières, c’est très probable. Mais il s’agit toujours d’échelons posés par-dessus d’autres échelons, donc d’échelles, et pour aucune raison cela ne supprimerait les différents échelons de plus en plus fondamentaux qui précèdent. Tous les Hommes se verraient Hommes face à l’extraterrestre, mais entre eux sur la Terre ils continueraient de percevoir leurs différences, à chaque échelle, car il s’agit d’un phénomène fondamental du fonctionnement humain. Imaginons un autre scénario, celui de la table rase. Si nous décidions de supprimer toutes les cultures, toutes les nations, toutes les différences et même leur mémoire, d’un coup de baguette magique. Et bien l’Homme referait probablement ce qu’il a fait au cours des dernières centaines de milliers d’années. Selon les îlots géographiques où il se situerait, l’Homme Nu subirait vite les influences des particularités géographiques et climatiques de ses lieux de vie, les hasards évolutifs et les découvertes, et se recréerait à force une culture de plus en plus particulière à chaque groupe, des croyances, des arts, des idées, des innovations, bref, des identités singulières jusqu’à ce que des civilisations et des nations deviennent palpables. Et dans la logique de l’évolution biologique du long terme, des ethnies différenciées. Dans le monde réel, notre monde actuel, le phénomène fut tel que celui-ci. Puisqu’il s’agissait de petits groupes humains préhistoriques isolés à l’origine ayant migré en Afrique et vers les continents voisins de l’Afrique, ce longtemps avant l’arrivée des cultures et l’apparition des différenciations ethniques, on peut dire que la différenciation s’est effectuée avant même l’apparition de la culture, ce qui conforte l’idée non seulement que les civilisations actuelles sont différenciées mais surtout qu’elles le sont depuis l’origine. (Bien sûr les choses ne sont pas aussi absolues dans le réel et des échanges ont eu lieu par la suite, mais le phénomène est globalement identique.)

Comme Claude Lévi-Strauss le dit si bien, “La civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition de cultures, préservant chacune son originalité.” (Race et Histoire)

A propos de différence entre les cultures et d’échange entre elles, Claude Lévi-Strauss a déduit quelque chose de très intéressant et qui confirme mes hypothèses à propos des échanges entre les cultures qui seraient nettement plus favorables que les mélanges (voir mes autres articles). Plutôt que de détailler la démarche en le recopiant ou le paraphrasant, j’invite plutôt à lire ses ouvrages (notamment Race et Histoire puis Race et Culture). Mais il est démontré en substance que les cultures depuis la protohistoire jusqu’à nos jours avaient toujours eu besoin d’échanges entre elles pour évoluer et survivre. Qui dit échange dit donc diversité et différences, afin d’avoir quelque chose d’intéressant à importer ou apporter. Dans cette logique-là, il s’agit de diversité et d’identités préservées dans leurs particularités et leurs différences, y compris avec les conflits que cela génère et nourrit entre certaines. En effet, selon cette idée un monde uniformisé et donc dénué de variables et de diversité perdrait presque toute capacité créatrice et donc évolutive, tandis qu’un monde dont la diversité est en sécurité ET qui échange permet la création et permet à l’humanité d’avancer. Ça coule de source, et pourtant ça ne semble pas évident à tout le monde (suivez mon regard). Ainsi doit-on protéger les diversités et éviter les mélanges forcés et autres envahissements massifs qui eux conduisent soit à la lutte à mort des cultures soit à la disparition de certaines cultures. Bref, plus de destructions que de créations. « Les cultures existent et se renouvellent en collaborant les unes avec les autres, mais elles ont besoin, pour exister et se renouveler, de disposer en quelque manière d’une base de repli identitaire à partir de laquelle elles affirment une singularité qui parait s’opposer à l’ouverture vers l’extérieur […] » (C. Lévi-Strauss, Race et Culture).

Nos sociétés subissant une trop grande proportion de cultures trop éloignées, elles font apparaitre un phénomène nettement plus triste et dangereux qu’escompté. Nous passons ici d’un échange par connexions à des séparations et des clivages par incompatibilité à vivre sur un même territoire, phénomènes destructeurs et contre-productifs par nature.

Note sur les couples, le métissage et les cercles d’amis. Certaines statistiques parlent parfois de chiffres de métissage mirobolants en France, situés parfois entre 10 et 20%. Je ne vois déjà pas d’une part comment environ 15 à 20% d’halogènes en France pourraient engendrer de pareils chiffres, mais surtout, ce phénomène est vite mis en doute par la simple observation. Si les couples mixtes existent et sont même de plus en plus nombreux, il reste assez peu fréquent de les croiser et surtout, ce qui n’est pas précisé c’est qu’il s’agit le plus souvent d’histoires brèves, et rarement de couples qui effectivement fondent un foyer (même si leur nombre augmente il faut savoir faire la différence entre sensation de mixité et métissage réel). La science nous dit même qu’il est instinctif et génétique de rechercher un partenaire certes externe au cercle familial (pour assurer une variabilité génétique vitale) mais aussi proche ethniquement, comme un ancien réflexe de défense communautaire et ethniques. C’est un comportement naturel, et selon moi, il n’y a pas à porter de jugement sur un comportement aussi naturel et fondamental. Que l’on décide de le dépasser ou non, quelles que soient les idéologies, ce comportement existe et légitime en partie la faible tendance naturelle au métissage. A part ça, les statistiques, si elles ne sont que des chiffres, sont intéressantes elles aussi et savent être parlantes, même lorsqu’il s’agit d’un autre pays. On sait par exemple qu’aux Etats-Unis, pays multiculturel séculaire, le métissage représente généralement moins de 4% de la population, alors même que le chiffre est en augmentation et que les différents groupes ethniques sont très nombreux. Certains diront peut être « oui mais au Brésil on tourne autour de 30% ! », ce qui est assez mal avisé lorsque l’on connait les raisons de ce métissage, qui est massivement issu du besoin impérieux des populations noires de « blanchir » leurs descendances (utilisant des termes terribles tels que « laver », « purifier », etc., triste époque) afin de leur assurer un avenir un peu meilleur. Cet exemple n’est donc en rien pertinent et la majorité des pays multiculturels et multiethniques possèdent un métissage généralement inférieur à 4% (et parfois inférieur à 2%). On sait de plus que certaines ethnies ou cultures ont plus tendance au mélange et gonflent les chiffres. Pour prendre un exemple culturel, les musulmans par exemple se mélangent très peu aux non musulmans et lorsque cela arrive, il est très fréquent que le non musulman se doive de se convertir à l’Islam, généralement à cause de la famille (l’échelle puissante du cercle familial disions-nous). Si l’on retrouve plus de mixité dans les groupes d’amis que dans les couples, il est tout de même aisé de constater que la plupart du temps, il s’agit de groupes ethniques plutôt communautaires : ainsi de groupes de noirs, de groupes de musulmans, de groupes de blancs, etc., avec quelques exceptions qui en plus d’être des exceptions sont pour partie condamnées à l’aspect provisoire de la relation. J’observe ce phénomène tous les jours même à l’université, où la population est pourtant théoriquement parmi la plus « ouvertes ».

Note : il n’a pas été sujet ici des notions de religion ou de castes de manière détaillée, afin de ne pas trop alourdir l’article. Il va pourtant de soi que le même phénomène s’applique. Les groupes sont le plus souvent isolés selon la hiérarchie de distance culturelle. Ainsi entre catholiques, entre chrétiens, etc., d’un côté entre musulmans d’un groupe ou d’un autre, puis entre musulmans en général, etc… Et ainsi de suite comme avec n’importe quel système humain organisé. Ici c’est la Nature qui parle.

Le besoin vital et naturel de référentiel comparatif 

« Chez nous on fait plutôt ainsi », « Là bas, on a tendance à faire comme ça », « Dans ce pays ils sont habitués à ça, pas tellement ici, et encore moins là bas », etc.

Petites phrases insignifiantes mais qui expriment un besoin naturel absolument essentiel au fonctionnement d’une société et des rapports humains à toutes les échelles : le besoin de comparaison, voir d’opposition. Ce besoin est avant tout une expression spontanée. Chacun, chaque homme, compare et se compare, en entendant par « se » soit lui-même, soit son propre milieu.

Non seulement à l’échelle des cultures, des civilisations et des nations mais aussi à toutes les échelles de la société, qu’il s’agisse de se comparer et de se différencier soi-même en tant qu’homme vis à vis des autres, en s’en inspirant ou non : c’est ainsi que l’on se construit. De même à l’échelle d’une famille, qui se définit par rapport aux autres, qu’un quartier ou qu’une ville avec ses particularités diverses et variées. De même pour les cultures, les pays, les religions, etc. Comme en physique, il y a toujours besoin de référentiels (pas forcément ethnocentriques). Ainsi que je le disais précédemment, même si nous revenions au néant culturel, à un égalitarisme théorique absolu, ça et là émergeraient des particularismes différenciateurs, bientôt mis en opposition ou comparés, comme si « du néant » (en fait aidé par de nombreuses conditions initiales et présentes) émergeaient forcément les différences.

Au delà de l’aspect spontané et naturel du phénomène on remarque que son implication est plus importante encore dans la construction des Hommes à l’échelle des nations. Comme nous le confirma Claude Levi-Strauss il y a quelques décennies, les cultures pour se construire ont absolument besoin de maintenir des différences et particularités constitutives (identitaires), tout en échangeant avec les autres, mais surtout sans tout mélanger, barbouiller et métisser en masse, ce afin de garantir la continuité de la créativité et donc de l’évolution, et ainsi, la survie de ces cultures. La coopération et la protection des identités est le fondement de la survie des civilisations, et ceci passe par le phénomène de comparaisons et d’oppositions de référentiels. Outre le fait que deux culture qui auraient été fondues en une en auraient fait émerger une seule au prix de la destruction de deux (ou d’au moins l’une des deux), un monde homogénéisé, où les frontières et particularités identitaires auraient été gommées, ne donnerait plus naissance à beaucoup de créativité, car celle-ci « naît de la différence », comme aime pourtant à le répéter le bien-pensant moyen. C’est pourtant vers ce monde homogénéisé que la mondialisation veut nous conduire à toute force, vers la fin des indépendances culturelles et nationales qui limitent encore les profits idéalisés d’une économie à l’échelle mondiale. Un monde qui non-seulement aurait détruit les nations et les identités mais tenterait de les empêcher de renaître ou d’éviter l’émergence spontanée de nouvelles qui ne soient purement un nouveau marché.

A.C.M

Rappel des extraits de Claude Levi-Strauss :

Claude Levi Strauss.© Effigie/ Leemage« Les cultures existent et se renouvellent en collaborant les unes avec les autres, mais elles ont besoin, pour exister et se renouveler, de disposer en quelque manière d’une base de repli identitaire à partir de laquelle elles affirment une singularité qui parait s’opposer à l’ouverture vers l’extérieur […] »

“La civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition de cultures, préservant chacune son originalité.”

Lien : Qui n’aimeriez-vous pas avoir comme voisins ? Des gens d’une autre ethnie

Etude « L’ocytocine promeut l’ethnocentrisme »
Etude « L’ocytocine augmente la générosité entre humains« 
Etude « Les hommes sont plus attirés par les femmes qui leur ressemblent »
Etude « On choisirait ses amis parmi des personnes génétiquement proches »

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Un commentaire pour L’Homme, un grégaire sélectif

  1. Européaniste dit :

    Très bon article, merci beaucoup !

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