L’immigration ou la facilité

Régis Debray, homme de gauche, considère, à juste titre je trouve, que la gauche elle-même a glissé vers des opinions de droite : celles des communicants (appauvrissement de la langue, culte de l’instant, absence d’enracinement historique), des économistes (oubli du sens et des finalités), de l’imaginaire américain (personnalisation du débat ou le ralliement diplomatique à l’Otan). Ceci conforte au passage l’idée selon laquelle le PS et l’UMP, pour ne pas ajouter quelques autres partis, n’ont plus que la façade Haddock longue vuequi varie, mais là n’est pas le sujet.

L’immigration rentre parfaitement dans la case de la méthode du culte de l’instantané, de la méthode de la rustine, sans considération pour l’avenir. Il s’agit là en fait d’une forme d’égoïsme envers les peuples, d’une politique du moindre effort sous couvert de pseudo humanisme.

Comme pour la recherche scientifique, totalement sabotée en France (et je sais de quoi je parle, en tant que futur chercheur…), le système politique de mandats courts et de changements permanents de têtes dirigeantes (sans parler du fait que « dans les démocraties, chaque génération est un nouveau peuple », comme disait Tocqueville), ne permettant aucune perspective d’avenir à long terme, ne jure que par l’immédiateté et utilise l’immigration comme une rustine pure, sans se soucier des problèmes à long terme, n’y voyant qu’une masse élective pour certains (suivez mon regard) et une manne financière pour d’autres, immédiate, tandis que durant ce temps certaines nations se construisent un avenir bâti sur le long terme, partant de leurs racines et regardant au loin, comme le fait l’Inde. Nos dirigeants, qui ne peuvent plus voir loin, ne peuvent de toutes façons guère y songer non plus, tenus en laisse qu’ils sont par la toute puissante union supranationale européenne et américaine (qui a dit Rivkin ..?) qui guette et matte les écarts en permanence. Louis XIV ou même De Gaulle se retourneraient dans leur tombe à cette idée ! Merci aux idées post-soixantuitardes de pure consommation immédiate et de jouissance personnelle et égoïste, destructrices des visions nationales à long terme et qui finirent par irriguer trop de têtes et d’idéaux… (A ce propos, les derniers chapitres de l’âme de la France tome 2 de Max Gallo sont particulièrement intéressants à ce sujet, je recommande chaudement). L’immigré en masse est « forcément nécessaire » pour les emplois vacants et le développement de la France… Ce n’est pas comme si nous avions déjà à 5 millions de chômeurs, n’est-ce pas ? Alors qui le réclame à cors et à cri ? C’est plutôt le patron, petit ou grand, et le dirigeant, qui grâce à cela détiendra une main d’œuvre infiniment plus magnanime, moins syndicalisée, moins révolutionnaire dans les gènes et surtout moins exigeante en terme de salaires, tandis qu’à côté de cela, le français moyen, descendant d’une génération qui s’est pratiquement déclarée officiellement comme étant à l’origine de la politique du moindre effort (en 1968), est de plus en plus réticent à se salir les mains, le tout engendrant un système où « tout le monde semble content », le français de souche n’acceptant bientôt plus que des hauts postes, laissant les basses besognes aux immigrés non réfractaires… Immigrés qui de plus en plus demandent eux aussi à monter en grade, et qu’il va donc falloir remplacer par d’autres vagues nouvelles et ainsi de suite… Toujours sans se demander si les millions de chômeurs sont contents eux aussi, ainsi que si les millions de français se sentant éventuellement spoliés d’une part de leurs emplois mais aussi de leur identité font la fête à cette idée…

Car même si, par magie, ces millions de chômeurs disparaissaient, et qu’à côté de cela la France avait toujours besoin d’un monceau de travailleurs afin de permettre son développement, et bien il existerait toujours une possibilité, comme cela a toujours été le cas jusqu’après-guerre : la politique de natalité. Juste après la seconde guerre mondiale, il était urgent de faire renaître des français, une politique favorisant la natalité a ainsi été mise en place, engendrant le baby-boom de nos livres d’histoire. Plusieurs pays d’Asie fonctionnent aujourd’hui sur ce principe, regardant un peu plus loin que le bout de leurs nez, ils songent à leur développement tout en s’assurant un peuple aussi uni que possible. Mais bien sûr, pour espérer une nouvelle génération active, il faut espérer une bonne vingtaine d’années, ce qui est trop long pour les échéances actuelles du « tout, tout de suite ». L’Enfant Gâté ne peut pas attendre. Ses mandats se périment tous les cinq ans, il n’y a plus de projets d’avenirs au-delà du cours terme, il faut des rustines, le plus vite possible. Inimaginable à ce moment-là de lancer la lente machine de favorisation des naissances, qui en plus des années, nécessite un investissement conséquent ! L’Enfant Gâté est pourtant capable d’être dispendieux lorsque cela l’arrange, parce que l’immigration massive, ça coûte cher, surtout lorsque tout le monde ne vient pas pour travailler. Il faut croire que certains puissants n’y voient pourtant que des avantages…

A.C.M

Ferdinand Victor Perrot - Virage de la longue barque sur la plage

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Un commentaire pour L’immigration ou la facilité

  1. Pivoine dit :

    L’immigration contribue pour une bonne part du déficit de la Sécu, et des finances publiques. En clair, ils coûtent bcp + cher qu’ils ne rapportent ! Cherchez l’erreur…

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