France, terre de métissage depuis toujours ?

La France, une terre de métissage depuis l’aube des temps ?

Burne Jones - Vaisseau VikingOn peut dire, dans un sens, que l’immigration a toujours existé en France. C’est une rengaine usée à tort et à travers par les sphères bien pensantes. Il faut pourtant apporter quelques précisions d’un niveau capital.

Au début du premier millénaire après JC, et après la colonisation romaine, la France, en émergence et composée depuis un certain temps de peuples celtes assez homogènes, a subi de nombreuses invasions, les fameuses « invasions barbares ». Ce que l’on sait moins, c’est qu’à part l’invasion romaine qui eut un impact relativement important (mais on découvre aujourd’hui que les gaulois sont en fait responsables d’une grande part de leurs inventions sociales, politiques, techniques et philosophiques), les invasions suivantes ont eu un impact moindre et surtout faible en terme de quantité de population. A cette époque les gaulois étaient environ 12 millions tandis que les envahisseurs représentaient quelques dizaines de milliers de personnes. Le cas extrême à ce sujet concerne les vikings, qui ne faisaient généralement que passer, remontant les fleuves afin de piller les richesses pour ensuite rentrer au bercail. Certains d’entre eux auraient tout de même peuplé la Normandie, mais les populations restent faibles. De même, les « échanges brutaux » avec les autres peuplades barbares dont une bonne partie fut d’ailleurs repoussée, concernent aussi de faibles quantités de gens qui malgré un mélange ponctuel avec les populations locales restaient minoritaires. La vague musulmane, stoppée symboliquement par le célèbre Charles Martel à Poitiers en 732 ou 733, n’est restée sur le territoire français qu’une très faible durée et surtout ne concernait qu’une faible quantité de personnes  éparpillées et n’étant que très peu entrées en « dissolution ». Les mille années suivantes connurent extrêmement peu de mélanges et firent littéralement office de perpétuation d’une nation homogène.

Quelques échanges, parfois houleux, eurent donc tout de même lieu avant ce millénaire de calme. Et quand bien même, de quelle nature furent-ils ? Hormis les musulmans, qui de toute façon n’auront quasiment pas eu d’impact en France, il n’a finalement été question que de peuples de souche européenne, ethniquement donc très proches, possédant les mêmes racines indo-européennes et certaines grandes lignes de leurs cultures (certains étant même de souche Celte). De ce fait, il n’y eu finalement que très peu d’impact au niveau de l’identité civilisationnelle, qui dans ses fondements est restée la même, de même que dans l’ethnicité.

Il y eu ensuite une phase d’immigration officielle, à peu près entre la période de Louis XV (mais surtout au 19ème siècle) et les années 1960. Il s’agissait d’une immigration que je me plairais presque à qualifier de « belle » tant aujourd’hui elle me semble logique et évidente par comparaison avec l’immigration actuelle, tant il s’agissait d’un échange de bons procédés, et tant elle apportait aux deux partis. Il s’agissait d’une immigration provisoire, de besoin, où lorsque la France avait besoin de main d’œuvre parce qu’en plein développement économique, elle faisait venir des milliers d’Européens d’un pays souvent plus pauvre à ce moment-là (Italie, Portugal, …). Ces immigrés de travail étaient donc extrêmement volontaires. Ils remplissaient une tâche qui aidait au développement de la France. Puis pendant ces mois ou années ils gagnaient forcément nettement plus d’argent que ce qu’ils auraient gagné dans leur pays et ramenaient ainsi un pactole utile à leur famille et leur pays. De plus, leur passage provisoire et motivé, ainsi et surtout que leur appartenance au peuple européen, n’ont eu absolument aucune conséquence identitaire violente sur la France. En bref, il s’agissait là réellement d’un logique échange de bons procédés.

Si nous en venons à présent à l’immigration « actuelle », démarrée et rapidement amplifiée dans les années 60-70, il s’agit d’une autre histoire, notamment avec l’instauration du regroupement familial, apportant et stabilisant des milliers d’immigrés qui n’avaient d’autres intérêt que d’être là, puis les différents projets anti-assimilation (suppression de la loi sur le nom francisé, etc.) et enfin la portée aux nues ce cette immigration presque divine, le tout doublé par des origines culturelles de plus en plus lointaines, ont engendré ce que l’on sait aujourd’hui et qui n’a rien à voir avec les milliers d’années précédents où, dixit la sphère bien-pensante, « la France a toujours connu l’immigration et est une terre de métissage ». C’est ma réponse à cette rengaine révisionniste.

Il faut savoir qu’il est très facile au curieux de retrouver des informations précises à ce sujet dans de bonnes sources historiques.

A.C.M

Voir aussi Le grand remplacement par A+B et le Mur des Chiffres

Note : un très bon livre, d’une démographe impartiale : Michèle Tribalat, Les yeux grands fermés

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6 commentaires pour France, terre de métissage depuis toujours ?

  1. blog de mode dit :

    salut, je voulais à te remercier pour la pertinence des articles de ton blog ! J’entretient moi aussi un blog depuis peu et j’espère pouvoir faire aussi bien 🙂 A bientôt, ZAK

    • De rien, et même plutôt merci. 😉

    • autochtone dit :

      Oui c’est vrai que ce blog est très bon pour ceux qui commencent à comprendre, cette article par exemple est essentiel,
      j’ai pas trop le temps là, mais je sais que de récentes études génétiques prouvent que la population Français est bien plus homogène ethniquement que ce que l’ont pouvait en penser.
      Quoi qu’il en soit, les Français sont génétiquement Celtes avant tout, ensuite plus ou moins Latins et Germaniques, le reste couvre peut être beaucoup de peuples différents, mais leur présence fut anecdotique.
      Il faut quand même préciser que les celtes et latins étaient des alliances de plusieurs peuples, le contradicteur n’oubliera jamais de balancer ça…

      Face à tout ses Pascal Blanchard qui voudrait négrifier la France en nous bassinant avec la présence ancienne de noirs etc… face à tout ces François durpaire, ces Maboula soumahoro soi-disante civilisationiste, ces Jean-Phillipe omotunde afrocentriste pour lequel la France doit tout aux noirs qui l’aurait civilisée, ces Asselineaux, ces mélenchons pour lesquels l’europe serai une construction racialiste, pour lesquels nous serions plus proches des maghrébins que des pays baltes, cette réécriture perpétuelle de notre passé dans des buts de promotion du multiculturalisme, dans des buts de démoralisation de l’autochtone,
      face a toute cette merde, ce genre d’article est plus que nécessaire.

      La France n’a jamais été un pays d’immigration ou de métissage, ces histoires de carrefour de l’Europe sont ridicules.

  2. Ping : Millénaires – Jusqu’où plongent nos racines ? | L'Identitaire

  3. Ping : La richesse du métis… ou la fortune embarrassante. | L'Identitaire

  4. Ostolon dit :

    Invitation badine au métissage, en 1928. Extrait : « Le marron clair n’est-il pas un heureux intermédiaire qui équivaut à l’espéranto dans les relations internationales ? »

    « Sourires.
    Je voudrais essayer de convaincre Mme Lucie Delarue-Mardrus qui exhale, en une chronique très parisienne, quelques éloquentes lamentations au sujet des peaux bronzées à la mode, et dont le succès la scandalise … Les bains de soleil, les huiles répandues sur la chair nue ne lui disent rien qui vaille … Les femmes ont tort, explique-t-elle, de pasticher Joséphine Baker : la négrification de l’Europe se réalise suffisamment sur d’autres terrains qui ne sont pas des plages.
    Vous avez tort, Madame, de dissuader nos sœurs en Ève de tourner au noir – sans accès de neurasthénie, il est vrai – comme si la saison de blanc devait durer douze mois sur douze ! … Cet amour des couleurs sombres peut fort bien se justifier, d’autant que la morale, ici, reçoit pleine satisfaction. Il n’y a pas, que je sache, incompatiblité entre le bien et le hâle ! …
    D’abord il est excellent, de nos jours, de faire assavoir aux amis et connaissances qu’on revient du bord de la mer, signe incomparable de santé et de prospérité ! … Mais lorsque la preuve est inscrite sur la peau, elle est irréfutable. Mesdames, hâlez-vous lentement ; ce travail produira, à coup sûr, son petit effet autour de vous …
    Et puis les lois de l’hospitalité la plus large exigent que les Françaises accueillent les gens de couleur avec courtoisie en effaçant, autant que faire se peut, les différences trop choquantes. Le marron clair n’est-il pas un heureux intermédiaire qui équivaut à l’espéranto dans les relations internationales ? Un Locarno des races apaise donc les conflits fréquents dans les jeux de dames : blanches et noires se fondent en une peau commune agréable à la Société des Nations ! …
    D’ailleurs, si nous nous efforçons de ressembler aux nègres, les nègres, à leur tour, tenteront l’impossible pour nous imiter … Et aussi les jaunes et les rouges ! … La paix mondiale tient peut-être à cette confusion des couleurs.
    C’est pourquoi je dis à Mme Lucie Delarue-Mardrus :
    – Laissez, laissez les femmes de chez nous se vouer au noir dès leur jeunesse … Pourvu que, par leurs intentions, elles restent blanches comme neige ! … Leur goût actuel n’exprime qu’un grand élan de fraternité, rien de plus … Silence aux rivalités épidermiques : le noir et le blanc se valent depuis que triomphe le jus de réglisse ! … »
    (Le Petit Gringoire [signature de l’article], « Sourires », dans “Ouest-Éclair” n° 9795 du 19 août 1928, page 1. — N.B.: L’article est reproduit intégralement.)

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